Cousin du brodeur du même nom, Jacques Hurel créera son important atelier qui fonctionnera de 1985 à 1999. Il connaîtra une progression fulgurante atteignant en trois ou quatre ans, l’importance d’un atelier construit sur plusieurs générations. Il emploiera jusqu’à 50 personnes capables d’aborder toute la diversité des techniques du bijou fantaisie : résine, enfilage, chatonnage, porcelaine, émail, galvanoplastie etc… C’est sa capacité de grande réactivité à l’urgence des commandes de haute-couture, son absence d’a priori dans l’interprétation des demandes et sa faculté d’adaptation à chaque « histoire » qui assurera son succès rapide. Le petit atelier de 70 m2 environ installé initialement 52 rue Jean-Pierre Timbaud sera rapidement insuffisant. Au bout de deux ans et demi, il sera déplacé rue de la Folie Méricourt, occupant bientôt les trois ailes d’une cour sur une surface de 1000 m2. Sa spécialité d’origine était le métal sculpté.
Jacques Hurel formait avec son épouse Yasmine un duo créatif incomparable. Ils s’étaient lancés dans cette activité sans connaître le métier, apportant ainsi une fraîcheur et une passion intactes, bousculant les traitements trop traditionnels du bijou. Ils créaient également des sacs, des boutons, des chapeaux et des ceintures, point de départ de leur « aventure ». Chaque saison, le duo intégrait de nouvelles techniques au gré des demandes des clients. Yasmine consacrait l’essentiel de son temps à la création, tandis que Jacques traitait aussi les affaires commerciales. Maria Roques, une ancienne de la société Montex, assistait Jacques Hurel. Aidée d’une équipe de quatre ou cinq personnes, Yasmine concevait les modèles, Philippe Grand réalisait souvent les maquettes. Trente-cinq maisons de couture et de créations confiaient leurs commandes de bijoux à la maison Hurel, notamment Nina Ricci, Dior, Christian Lacroix, Balenciaga, Valentino, Ungaro, Balmain, Moschino, Michel Klein, l’Oréal et quelques clients américains.